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Le mobilier et les adaptations architecturales

Sécuriser l’habitat augmente significativement la sécurité et l’autonomie des personnes épileptiques. Et cela réduit le stress des aidants.

Aménager l’habitat pour une personne épileptique vise à prévenir les risques liés aux chutes, à une éventuelle déambulation post-crise, à l’agitation. En effet, certaines personnes ont des crises suivies d’une déambulation incontrôlée qui peut être plus dangereuse que la crise elle-même.

Voici pourquoi et comment le faire :

Pourquoi aménager l’habitat ?

Prévenir les blessures : Les crises d’épilepsie peuvent causer des chutes violentes et une agitation incontrôlée. Un environnement sécurisé réduit le risque de blessures graves.
Faciliter l’intervention : Un aidant peut intervenir plus rapidement pour protéger et soigner la personne en crise.
Réduire l’anxiété : Un habitat sécurisé diminue l’inquiétude constante des conséquences graves et préserve l’autonomie de la personne épileptique.
Économiser sur les frais médicaux : Éviter les hospitalisations coûteuses en prévenant les accidents.

Comment aménager l’habitat ?

Évaluer les risques : Considérez les types de crises (chutes, déambulation, agitation, etc…) et adaptez l’environnement en conséquence.
Modifier l’existant : Dans un habitat déjà construit, identifiez les dangers potentiels (meubles, sols glissants) et apportez des modifications. Cela coutera nettement plus cher que lorsqu’on le prévoit à la conception de l’habitat. Cette remarque vaut aussi les établissements médico-sociaux accueillant des personnes sujettes à des manifestations épileptiques.
Concevoir pour la sécurité : Pour un nouvel habitat, intégrez les aménagements dès la conception pour réduire les coûts.
Petits aménagements efficaces : Des solutions simples comme des tapis, des sécurités de fenêtre, ou le placement stratégique des meubles peuvent faire une grande différence.

Et pour le financement ? La Prestation de Compensation du Handicap (PCH) peut aider à financer ces aménagements, réduisant ainsi le coût pour les familles. La PCH « aménagement de l’habitat » peut financer en partie des aménagements dans la partie privée de l’habitat, y compris pour l’habitat familial où un adulte va habituellement lors de ses sorties de foyer ou de MAS.

Sécuriser les zones à risques

Pour sécuriser un habitat pour une personne épileptique vous avez besoin d’identifier et d’aménager les zones à risques.

Escaliers :

Risques : Les escaliers peuvent être dangereux en cas de chute ou de déambulation incontrôlée.
Solutions : Évitez les escaliers autant que possible, surtout en extérieur. Préférez les plans inclinés sans bordures saillantes. Si un escalier est nécessaire, protégez-le par une porte et utilisez des tapis de marches collés pour amortir les chutes. Organisez les pièces pour minimiser l’utilisation des escaliers, par exemple en plaçant la chambre et les sanitaires au même niveau. Et si possible en rez-de-chaussée.

Jardin et extérieurs :

Risques : Les chutes dans les plans d’eau, les pentes, ou sur des surfaces dures peuvent être graves.
Solutions : Évitez les plans d’eau et protégez les zones à risque avec des rambardes. Utilisez des sols souples et évitez les plantes épineuses ou les bacs à plantes fragiles. Les accès à la route doivent être sécurisés par des portes difficiles à ouvrir. Évitez les transitions lumineuses ou thermiques brusques qui peuvent déclencher des crises.

Balcons et terrasses :

Risques : Les chutes par-dessus les balcons ou terrasses peuvent être mortelles.
Solutions : Utilisez des rambardes arrondies et suffisamment hautes pour éviter les chutes. Une rambarde végétalisée peut être une option si elle est sécurisée. Assurez-vous que le garde-corps résiste à une chute et qu’il est impossible de l’enjamber.

Murs et fenêtres :

Risques : Les angles droits et les surfaces dures peuvent causer des blessures en cas de chute.
Solutions : Arrondissez les angles des murs et évitez les revêtements abrasifs. Utilisez des vitres en verre feuilleté pour résister aux chocs. Les fenêtres doivent être sécurisées pour éviter les défenestrations.

Revêtements de sol :

Risques : Les sols trop durs peuvent aggraver les chutes, tandis que les sols trop mous peuvent gêner la marche.
Solutions : Utilisez des revêtements de sol amortissants mais fermes, comme le PVC avec sous-couche textile. Évitez les gravillons et les bordures saillantes en extérieur. Les tapis doivent avoir des poils ras pour éviter les abrasions cutanées.

Sources de chaleur :

Risques : Les brûlures sont un risque majeur, surtout avec des appareils de chauffage accessibles.
Solutions : Protégez les radiateurs avec des formes arrondies et utilisez des systèmes de chauffage sécurisés. Évitez les cheminées à feu ouvert et les radiateurs électriques avec résistances accessibles.

Cuisine :

Risques : Les brûlures et les chutes sont fréquentes dans la cuisine.
Solutions : Utilisez des plaques à induction et des fours à micro-ondes. Évitez les appareils dangereux comme les fers à repasser. Une porte froide sur le four peut prévenir les brûlures.

Salle d’eau :

Risques : Les brûlures, les chutes et les noyades sont des dangers importants.
Solutions : Installez des mitigeurs thermostatiques et préférez les douches aux bains.

Utilisez des rideaux de douche et évitez les parois rigides. Un sol antidérapant et un lavabo encastré dans un meuble arrondi sont recommandés. Supprimez la bonde du lavabo et celle de l’éventuelle baignoire.

Mobilier :

Risques : Les meubles avec des angles vifs ou instables peuvent causer des blessures.
Solutions : Choisissez des meubles stables avec des angles arrondis. Évitez les petits objets fragiles et les lampes sur pied. Laissez suffisamment d’espace pour permettre les chutes sans obstacles et la circulation rapide des aidants lorsqu’il nécessaire d’intervenir vite pour éviter une chute.

Plan de la maison :

Risques : Les obstacles peuvent gêner l’intervention des aidants.
Solutions : Facilitez l’accès aux pièces avec des portes coulissantes ou des rideaux. Assurez-vous que les aidants peuvent intervenir rapidement en cas de besoin.

Ces aménagements permettent de réduire les risques de blessures et d’améliorer la sécurité et l’autonomie des personnes épileptiques, tout en facilitant l’intervention des aidants.

Aménagements pour la nuit

Les crises nocturnes peuvent être dangereuses si l’aidant dort également.

Nous recommandons l’utilisation d’un oreiller anti-étouffement,
Utilisez un lit bas avec des protections au sol et un matelas le long du lit.

Assurez-vous que l’aidant peut être alerté rapidement en cas de crise. Différents systèmes de surveillance des crises nocturnes s’avèrent assez efficaces.

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