Fédération des Associations de personnes handicapées par des épilepsies sévères

Huiles essentielles et épilepsie

Les huiles essentielles (HE) sont fortement déconseillées aux personnes sous polythérapie pour l’épilepsie (ou tout autre traitement multiple) pour les raisons suivantes : 

  • leur puissance biochimique,
  • leurs interactions médicamenteuses,
  • et leurs effets neurotoxiques potentiels.
Les risques d'interactions médicamenteuses

Les huiles essentielles contiennent des molécules actives (terpènes, phénols, cétones, etc.) qui peuvent : 

  • Modifier le métabolisme des antiépileptiques : 
    • Certaines HE (ex. : menthol, eucalyptol, camphre) stimulent ou inhibent les enzymes hépatiques (cytochrome P450), comme le font certains antiépileptiques (ex. : carbamazépine, phénobarbital), 
    • Résultat : diminution ou augmentation dangereuse des taux sanguins des médicaments, avec risque de crises non contrôlées (si efficacité réduite) ou de toxicité (surdosage).

  • Potentialiser les effets sédatifs : 

Des HE comme la lavande ou la camomille, souvent utilisées pour la relaxation, peuvent renforcer la somnolence causée par des antiépileptiques (ex. : phénobarbital, clobazam), augmentant les risques de chutes ou d’accidents.

  • Provoquer des crises :

Certaines HE neurotoxiques (ex. : huile essentielle de romarin à camphre, hyssope, thuyone dans l’absinthe) sont convulsivantes et peuvent déclencher des crises, même à faible dose.

Des composants comme la thuyone (dans l’absinthe ou le thuya), le camphre ou le 1,8-cinéole (eucalyptus) sont connus pour abaisser le seuil épileptogène, favorisant les crises.

Les personnes épileptiques ont un cerveau plus sensible aux stimuli que la population générale. Une HE inoffensive pour une personne saine peut devenir un déclencheur de crise chez un épileptique.

Contrairement aux médicaments, les HE ne subissent pas de tests cliniques rigoureux. Leur innocuité n’est pas garantie, surtout en cas de polythérapie.

Liste (non exhaustive) des huiles essentielles à proscrire

Absinthe, Aneth, Bourrache, Camphre, Carvi, Cèdre de l’atlas, Coriandre graines, Curcuma, Eucalyptus globulus, Fenouil, Gingko, Hysope, Genévrier, Lavande aspic, Lavandula stoechas, Menthe des champs, Menthe poivrée, Menthe verte, Muscade, Myrte citronné, Niaouli , Primevère, Romarin à camphre, Romarin à cinéole, Romarin à verbénone, Sapin blanc, Sauge à feuilles de lavande, Tanaisie annuelle, Thym à thymol, Térébenthine

En résumé

Pour tout médicament, demandez conseil à votre pharmacien, pour vos ordonnances et quand vous pratiquez l’auto-médication. 

En cuisine et en tisanes, les effets des épices sont négligeables. 

Mais les huiles essentielles sont trop concentrées pour qu’elles puissent être utilisées pour une personne épileptique.
Même pour le brumisateur de la salle Snoezelen. Préférez un bouquet de fleurs fraiches, des graines de lavandes, des épices simples. 

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